L’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité)** a développé un outil basé sur une grille qui permet d’identifier les Facteurs de Risques Psycho-sociaux (stress, harcèlement, agression…) auxquels sont soumis les salariés dans l’entreprise.

Elle a été élaborée à partir des travaux du rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psycho-sociaux au travail, publié en 2011.

Cette grille d’évaluation recense sept grandes familles de facteurs de risques psycho-sociaux et chacune est décomposée en sous-thèmes spécifiques. Chaque sous-thème est exploré à l’aide d’une question accompagnée d’un commentaire pour préciser le sens et indiquer les impacts potentiels du facteur sur la santé et la sécurité des salariés, sur le fonctionnement de l’entreprise.

• Intensité et complexité du travail
• Horaires de travail difficile
• Exigences émotionnelles
• Faible autonomie au travail
• Rapports sociaux au travail dégradés
• Conflits de valeurs
• Insécurité de l’emploi et du travail

Les élus DP et CHSCT de notre syndicat CGT ont constaté un accroissement inquiétant des cas de souffrance chez les salarié(e)s de notre site, confirmé par la médecine du travail lors du CHSCT de janvier (17% des visites effectuées en 2013 orientés vers un psychologue, un psychiatre, ou un généraliste).

Aussi avons-nous croisé nos informations et fait la synthèse de nos échanges avec nos collègues afin d’identifier les facteurs de risques les plus prégnants dans notre entreprise et de les évaluer à l’aide de l’échelle proposée par l’INRS (Jamais, Parfois, Souvent, Toujours et Non, Plutôt non, Plutôt oui, Oui).

Cela donne par exemple pour les facteurs :

Intensité et complexité du travail

Adéquation des objectifs de travail avec les moyens et les responsables (Les objectifs fixés sont-ils compatibles avec les moyens et responsabilités alloués  aux salariés pour les atteindre?)

L’évaluation se situe entre Jamais/Non et Parfois/Plutôt non avec les témoignages suivants :

• « L’objectif de chiffre d’affaire n’a pas de lien direct avec le travail du salarié »
• « On demande à du personnel de WE d’animer des groupes de travail avec du personnel travaillant en semaine. »
• « Réalisation d’un objectif dépendant d’investissements bloqués par le top management (commande de masques, de logiciels, de testeurs, d’équipements de labo …) »
• « Manque de ressources dans les équipes (design, équipe FEM de nuit, planning, engineering, qualité)»

 Rapports sociaux au travail dégradés

Reconnaissance dans le travail (Les salariés reçoivent-ils des marques de reconnaissance de leur travail de la part de l’entreprise ?)

L’évaluation se situe entre Jamais et Parfois avec les témoignages suivants :

• « Augmentation de salaires et évolution de carrière en deçà des attentes » (de plus en plus d’ingénieurs proches du minimum conventionnel)
• « Essuyer un refus à chaque demande de dépense est dévalorisant (crayons/ PC, écrans, chaises, licences) ».
• « Mauvaise appréciation lors de l’ePA du travail fait donnée pour coller au pre-rating imposé par la direction. »
• « Un salarié fait un travail de qualité sur un projet, qui se voit abandonné par la suite. Aucune reconnaissance de son travail ne sera actée. »

Vous pouvez voir le résultat de cette enquête -et nous faire part de vos commentaires et témoignages- sur le site :    Le STRESS à ST Grenoble

** http://www.inrs.fr : L’Institut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des maladies professionnelles et des accidents du travail est une association loi de 1901, créée en 1947 sous l’égide de la CNAMTS (CNAM)