La Direction ne veut pas mettre un sou
La CGT a rappelé le contexte de sa présence : elle est signataire d’un accord confédéral sur le sujet ; elle vient de signer en octobre un accord à ST Montrouge, avec des réserves. Elle est favorable à la mise en place de l’expérimentation qui est acceptée par la Direction à Montrouge et bientôt à Grenoble.
La Direction ne veut pas mettre d’argent, mais il le faudra pourtant :
La Direction a rapidement annoncé que le coût devait être « extrêmement limité ». Il doit être « transparent ». Ce qui d’ailleurs a déjà fait l’objet d’une mise au point de l’inspection du travail à Paris qui considère que « les coûts directement liés à l’exercice du télétravail sont à la charge de l’employeur ». De plus une telle expérimentation va mobiliser des ressources qui seront en partie cachées : le temps de la RH ou des managers ou des intéressés, les PC qui sont déjà existants ou les liaisons internet personnelles des salariés, mais qui seront insuffisantes à l’évidence.
Les syndicats ont notamment pointé les besoins en formation : Comment télétravailler ? Comment manager ? Formation sur de nouveaux logiciels spécifiques etc.
Le point de vue de la Direction : nous voulons bien expérimenter pour répondre à une demande des salariés, nous ne sommes pas demandeurs.
La CGT a pointé plusieurs autres sujets difficiles :
La déclaration du temps de travail :
Le logiciel aRHistote a déjà été changé pour permettre de compléter par une case spécifique dans le module congés. Ce serait un jour de télétravail, comme il existe des jours en mission, d’absence etc. Il devrait être validé par le manager.
Il n’est donc pas question pour la Direction de compter des heures. La CGT a toujours préféré un comptage en heures, y compris sous forme d’auto-déclaration, comme pour les OATAM avec un droit à récupération qui permet de poser des congés supplémentaires. On va discuter d’ailleurs : qui décide du commencement, de la fin de la journée, des pauses ?
Le droit au télétravail :
Le télétravail ne peut se faire que sous un double volontariat : salarié d’une part, manager de l’autre. Nous avons demandé à la Direction de réfléchir à une possibilité pour le salarié de pouvoir faire appel d’une décision managériale et de cadrer les refus possibles. La première réaction de la Direction ne semble pas favorable.
Dans la suite de la discussion, on voit bien qu’il y a des critères objectifs (équipement ou machine ne pouvant être au domicile et requérant la présence physique) et d’autres subjectifs : liens avec des équipes, voire profil de l’individu dans sa capacité à l’autonomie etc. Nous voudrions éviter l’arbitraire de décisions négatives, ou positives mais conditionnées à des clauses non écrites de faire du sur-travail à domicile.
La définition de l’échantillon :
C’est une expérimentation. Nous souhaiterions que le maximum de demandes soient prises en compte. On a senti lors de la négociation, le souci de restreindre l’échantillon : avoir suffisamment de cas représentatifs de tel type de télétravail, limiter les cas à ceux qui ont une bonne chance de réussir, en avoir peu pour dépenser peu d’argent. Peut-être au contraire faut-il tirer des expériences sur un échantillon assez divers et large.
Les moyens de l’expérience :
Il faut aussi élaborer les outils pour suivre cette expérience : le temps de travail en particulier, les motifs des demandes, des refus des managers. Beaucoup d’impacts à mesurer : organisation du travail, relations de travail etc. Il faut que les élus puissent suivre cette expérience. Il y aura forcément une consultation des DP, CE et il faudrait impliquer le CHSCT.
Evidemment cela aussi demande des moyens au domicile de la personne télétravailleuse. La Direction indiquant qu’elle ne mettrait pas de l’argent, nous avons posé la question des personnes qui par exemple qui n’avaient pas de PC portable. On a aussi abordé la question des catégories notamment opé., tech., administratifs. La Direction a dit ne pas faire de blocage a priori. Mais par exemple elle a réagi à propos des assistantes dont elle ne pourrait imaginer qu’elles ne soient sur le site. La réalité la contredit car il y a bien des assistantes qui emmènent leur PC en accord avec leur hiérarchie à leur domicile et y travaillent.
La Direction a fortement insisté de ne pas confondre télétravail et travail à temps partiel : il ne s’agit pas de télétravailler parmi les cris des enfants gardés au domicile. On a aussi ce type de remarque lorsqu’on a parlé d’une partie de la journée en télétravail : « ah non ! pas les mercredi après-midi ! »
Pour la CGT nous allons aborder cette expérimentation avec un esprit d’ouverture et de discussion.
Nous avons ainsi évoqué le cas de personnes qui pourraient préférer télétravailler en début de matinée ou au contraire en fin de journée pour décaler les trajets au travail.
Les moyens de l’expérience, ce sont des moyens techniques et financiers, c’est aussi une prise en compte d’une réalité complexe.