Déclaration faite au CE du 18 juin 2015 par les élus CGT

La direction de STM Grenoble s’est associé à la semaine européenne du développement durable du 01 au 05 juin. Ce qui aurait pu donner lieu à une réflexion approfondie sur un sujet complexe s’est transformé en une mascarade qui aurait pu être juste grotesque en dehors du séisme que vit l’entreprise en ce moment.

Les instances internationales définissent le développement durable comme un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations du futur à répondre aux leurs. Cette définition s’est complétée lors du sommet de Rio en 1992, par trois axes complémentaires : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.

Dans ce contexte, STM publie tous les ans un rapport (annual sustainability report). La lecture de ce document copieux met surtout en évidence la volonté de laver plus vert sans trop se mouiller. Ce document apparaît exactement comme la dérive que dénonce Thierry Ménissier dans la conférence qu’il a fait lors de la semaine du développement durable : une simple communication vers les actionnaires pour les rassurer sur leurs investissements.

Concernant la semaine du développement durable sur le site de Grenoble : Il semble que, pour l’entreprise, la solution au développement durable passe essentiellement par la voiture électrique de luxe. Il manquait quelques mannequins pour faire la promotion des voitures et surtout, un stand de vélos électriques évidemment pour tous les salariés de STM qui n’ont pas les moyens d’acheter de telles voitures.

Cette semaine a surtout donné l’impression que le développement durable passe par plus de consommation (nouveaux pneus, nouvelle voiture…) et non par une réflexion sur notre modèle de vie

Pour nous, le développement durable est beaucoup plus que cela, et surtout doit intégrer la stratégie globale de l’entreprise et non culpabiliser les salariés sur leurs moyens de transport pour venir travailler.

Pourquoi ne pas ouvrir le débat sur l’impact de STM sur l’environnement ? Sur la place des produits auxquels STM participe dans notre monde actuel ? Sur le modèle économique actuel et ses conséquences sur notre avenir et celui des prochaines générations ?

Presque rien actuellement dans la politique de STM, dans ses actions de communication ne correspond réellement la définition du développement durable défini par les instances internationales.

• Économiquement, toutes les décisions sont prises à court terme et uniquement sur des bases financières. La CGT demande expressément qu’une stratégie de développement soit enfin définie et planifiée concrètement. Vue l’ampleur des enjeux, cette stratégie doit être définie au niveau des états (France et Italie) et de l’Europe. STM doit passer
  • d’une gestion financière à une gestion économique et industrielle efficace et soutenable,
  • par un redéveloppement de l’emploi et des moyens de production en Europe en réinvestissant notamment à Rousset,
  • par un politique sociale juste et équilibrée.
• Socialement, STM doit prendre en compte non plus formellement, mais profondément son rôle social, en rétablissant des vraies négociations, en supprimant la pression sur les salaires, en mettant fin à toute forme de discrimination, en respectant le droit syndical dans tous ces sites…
• Écologiquement, STM doit mener d’une part un travail constant d’amélioration de ses procédés pour tendre vers un impact écologique moindre et assumer aussi le développement de produits utiles socialement et non des gadgets inutiles, voire dangereux, comme les produits menant à la surveillance de la population (sécurité, surveillance médicale…). Les pouvoirs du CHSCT doivent être élargis, pour qu’il puisse intervenir en cas d’atteinte à l’environnement, et devenir un CHSCT-E.