L’arrêt de l’activité relève de la désindustrialisation, d’abord de ST avec la fin de STE, puis d’Ericsson avec la fin de cette activité modem. L’Europe est malade de la désindustrialisation, dans la logique des politiques d’austérité. ST est malade de ses décisions à court terme.
Le site de Grenoble connait une restructuration très importante et ST affirme être incapable de reclasser immédiatement le personnel en fin de détachement à Ericsson.
Une convention entre Ericsson et ST a été conclue, que nous n’avons pas eue à ce jour. ST était très intéressé à faire payer le maximum de temps les salariés par Ericsson. Ainsi ST avait envisagé de faire détacher les 55 personnes auprès d’Ericsson et que pour certaines d’entre elles, elles soient détachées par Ericsson auprès de ST pour occuper des missions gratuites à ST.
Cette histoire de fou était appuyée par certains syndicats, le nôtre n’est pas particulièrement du coté de tel ou tel bailleur de fond, mais trouvait que cela risquait de freiner ST à fournir des postes définitifs.
Pour finir, ST a confirmé que c’était impossible, adieu postes et missions gratuites. Par contre la convention dit que les 55 personnes continuent à être détachées. Cependant, si certaines prennent des postes ou des missions à ST, Ericsson ne les payerait pas.
On comprend que ST risque de ne pas être pressé de voir revenir ses salariés.
Ericsson affirme avoir besoin de 26 détachements devant être reconduits pour des durées diverses allant de 1 trimestre à 1 an jusqu’à fin 2015.
ST pressé et généreux pour faire partir ses salariés
Un syndicat a demandé une négociation à ST, qui est en train de se terminer.
En parallèle, ST fait beaucoup d’efforts pour faire quitter l’entreprise à plusieurs salariés, à qui cela convient : postes dans d’autres entreprises etc. Par contre, les 6-7 personnes qui attendent une réponse de MMS pour un poste n’ont pas eu de réponse en début février alors que la période de priorité de deux mois s’est terminée.
Il n’y avait pas besoin de négociation pour faire revenir le personnel ST. La reprise de personnel après détachement est une obligation légale.
L’accord négocié ne prévoit rien en ce domaine si ce n’est, pour ce personnel, une priorité d’examen (évidemment invérifiable) de leur candidature au bout de deux mois.
La Direction a dit aussi que le budget de formation existerait pour ce personnel.
Du coup l’essentiel de l’accord porte sur les reclassements externes à ST, en alignant presque complètement les mesures GPEC sur le plan de départ volontaires (PDV) actuel. Cet alignement nous semble normal pour qu’il n’y ait pas deux poids deux mesures. Mais cela ne répond pas à la nécessité de reclasser le maximum de salariés à ST.
Feu vert ou feu rouge pour les retours ?
Des salariés Ericsson Modem Co ont postulé à MMS, certains des postes ne sont plus prioritaires au sein du périmètre EPS car un délai de 2 mois s’est écoulé, le management serait d’accord pour les prendre, mais l’affaire bloque. ST pourrait leur demander de signer un avenant de détachement.
C’est absurde. ST doit accorder ces postes sans délai.
L’accord prévoit une dispense d’activité afin que le salarié bénéficie de la disponibilité nécessaire pour travailler son projet avec les consultants du PMR [Pôle de mobilité régional]. Dispense d’activité ponctuelle ou oisiveté permanente forcée ?
Quand il s’agit d’une reconversion interne, le consultant extérieur n’a pas la compétence nécessaire en termes de connaissance des postes. En plus, le bilan professionnel pour de nombreux salariés ne devrait prendre que quelques heures. A quoi bon les détacher pendant un an? Cela donne l’impression qu’on veut gagner du temps (du temps payé par Ericsson, c’est de l’argent pour ST).
La plupart des salariés sans activité trouve pénible d’être payée à ne rien faire. Surtout quand des possibilités identifiées existent à ST.
La bonne foi de ST se vérifiera dans les faits : si les gens ne sont pas bloqués pour revenir à ST.
Huile ou sable dans les rouages ?
Ericsson a prévu une prime pour inciter les salariés à être détachés et une surprime pour le personnel qui serait actif réellement. La frontière entre activité et non activité n’est pas claire. Cela fait des mécontents.
Faux choix ?
Tous les salariés et en particulier ceux qui seront inactifs devront choisir s’ils signent l’avenant de détachement ou pas. Dans les deux cas, l’impression aujourd’hui est que ST ne s’occupe pas d’eux, sauf s’ils veulent quitter l’entreprise.
Les syndicats devront choisir de signer ou non l’accord. Dans les deux cas, cela ne fait pas accélérer le déblocage des postes à ST.
La CGT consulte les salariés concernés et choisira de signer ou non l’accord, mais l’important est ailleurs.
Débloquer les postes.
Nous allons, avec les salariés, être vigilants sur ces déblocages tout au long de 2015. Nous jugerons les actes de la Direction et appellerons le personnel à agir sur ces déblocages.
La gestion des effectifs.
Pourquoi ST tarde à ouvrir des postes ? Pourquoi des organisations en manque évident d’effectifs ne peuvent pas recruter en interne ou même ouvrir des missions ? Pourquoi laisser du personnel ne rien faire plutôt que de les occuper dans des besoins révélés ? Ce ne sont pas les Ressources Humaines (malgré leur appellation) qui décident. Ce sont les organisations, et chaque organisation est gérée comme une PME indépendante avec une prise de décisions par le haut, qui ne semble pas prendre en compte l’utilisation réelle du personnel.
Les réorganisations incessantes sur le site et les difficultés économiques ne nous facilitent pas la tâche, elles renforcent l’exigence du redéveloppement de l’entreprise.
Une remise en cause de la gestion des effectifs sur l’ensemble de ST France serait nécessaire. Pas besoin d’un audit extérieur pour le diagnostic.