Inacceptable : Une salariée de ST Grenoble licenciée de manière abusive.
Une salariée* chez STMicroelectronics depuis 32 ans, travaillait jusqu’à peu sur le site de Grenoble, dans le service BSM. Jusqu’à peu ? En effet, cette collègue de travail, que beaucoup d’entre nous ont connu travaillant à l’IT, a reçu une lettre de licenciement de la part de la Direction, pour raisons d’insuffisance professionnelle. Selon nous, ce licenciement n’a aucune base factuelle, il est tout simplement infondé et inacceptable. Voici ce qui s’est passé depuis le 09 septembre 2014:
Le 09 septembre dernier, cette salariée reçoit une lettre en recommandé, lui annonçant que la direction est conduite à envisager son licenciement, et qu’elle est donc convoquée à un entretien au cours duquel la direction lui exposera les motifs de la mesure ainsi envisagée et recueillera ses explications éventuelles.
Les motifs exposés par la Direction lors de l’entretien sont les suivants :
- Une commande de pièces a été passée en aout pour un montant de 2331 euros, alors qu’elles étaient déjà en stock. Or, ces pièces étaient introuvables car elles n’étaient pas rangées au bon endroit dans le magasin. En fait, les procédures ont bien été respectées, on ignore par qui a été commise l’erreur extrêmement minime de gestion du stock, car cette gestion ne reposait pas uniquement sur cette salariée, mais sur une équipe de plusieurs personnes. La commande a pu être annulée et n’a eu aucun impact financier.
- Dans un esprit de collaboration, cette salariée a pris l’initiative de commander en interne des composants ST, à la place de sa collègue en Chine. En effet, s’agissant de composants anciens, il allait falloir négocier et argumenter auprès des « planeurs », pour qu’ils acceptent de prendre en compte la commande. On lui reproche cette initiative. Concernant un autre composant ST, cette salariée a été informée par mail de sa non disponibilité. Elle en a informé son client interne qui lui a demandé de commander en dehors de ST. Ce composant était à nouveau disponible un mois plus tard à ST. La commande externe a pu être annulée et n’a eu aucun impact financier.
- Début septembre elle est allée en véhicule personnel avec un collègue et sans remplir une « TAR » (demande informatique d’autorisation de voyage), à 2km du site, pour accomplir un déplacement professionnel nécessaire et autorisé par ailleurs.
Sur chacun de ces points, cette salariée s’est expliquée, a argumenté en expliquant les choix qu’elle a faits. Par exemple, lors de son déplacement à Sassenage, elle a essayé de réserver une voiture de société, mais aucune n’était disponible. Elle a donc utilisé sa voiture personnelle. Son déplacement s’est fait avec l’accord de son supérieur …
A chaque fois, cette salariée a prouvé qu’elle n’avait fait qu’exécuter la tâche qui lui incombait.
Chacun peut constater que les motifs invoqués sont faux ou minimes. Si ST doit licencier tous ceux qui se trompent dans leur commande ou font des déplacements de courte durée sans TAR, cela ferait du monde ! Ce n’est pas sérieux,
Selon la loi, pour justifier d’une sanction disciplinaire, la Direction doit présenter des causes réelles et sérieuses. Or, aucun de ces reproches n’est conforme à cette qualification juridique. C’est ce qu’a plaidé l’élu DP CGT à la Direction, lors de cet entretien.
À en croire la décision finale, peu importe la loi dans cette affaire, il s’agit seulement de mettre cette salariée dehors.
Alors et la suite ? Même si ST risque fort de perdre aux prud’hommes, les juges prud’homaux condamneront ST à dédommager cette salariée, mais ils n’ont pas le pouvoir d’obliger sa réintégration.
Nous appelons tous les salariés du site à soutenir cette salariée. Nous ne pouvons laisser ce licenciement se faire sans réagir collectivement, sous peine que d’autres cas similaires se présentent.
*Cette article étant sur Internet, nous gardons confidentiel son nom connu par ailleurs par tous les salariés du site.