Les 3 piliers du contrat de travail
Le contrat de travail marche sur 3 pattes :
- La fourniture de travail par l’employeur,
- La rémunération de ce travail,
- Le lien de subordination exercé par l’employeur sur le salarié.
Ce lien de subordination est décrit par la cour de cassation :
“Le lien de subordination est caractérisé par l’exécution d’un travail sous l’autorité de l’employeur qui a le pouvoir de donner des ordres et des directives, d’en contrôler l’exécution et de sanctionner les manquements de son subordonné. Le travail au sein d’un service organisé peut constituer un indice du lien de subordination lorsque l’employeur détermine unilatéralement les conditions d’exécution du travail.”
Cette définition a l’avantage de la clarté ! La relation qui lie le salarié à son employeur n’est pas une relation entre potes. Le salarié, lorsqu’il arrive sur son lieu de travail, laisse une partie de ses droits à la porte pour entrer sous l’autorité et le contrôle de son employeur.
Le salarié est-il un collaborateur comme les autres ?
Co – Labore : « travailler avec » selon l’origine latine de ce mot. Ce mot a pris avec le temps une charge bien différente de son sens original : le collaborateur est celui qui travaille avec la personne ou l’entité qui le domine et qui n’a pas forcément les mêmes intérêts ni objectifs. Ce mot “collaborateur” utilisé depuis des années par la direction pour ne pas parler d’employé ou de salarié, permet de mettre sous le tapis deux notions fondamentales. Il fait croire que :
- Tout le monde est sur un pied d’égalité, employés comme managers,
- Tout le monde a les mêmes intérêts et objectifs.
Il cache donc :
- le lien de subordination qui existe entre le manager et son “collaborateur”,
- le fait que l’objectif de l’entreprise (accumuler du capital en minimisant les coûts) n’est pas tout à fait le même que celui de l’employé (avoir la meilleure rémunération de son travail, des conditions de travail acceptables, trouver dans son travail un moyen d’accomplissement et de valorisation de soi-même…).
Ce mot permet un truc magique : rendre positif pour un salarié le fait d’agir pour l’intérêt de celui qui le domine, même si c’est au détriment de son propre intérêt.
Les mots que « collaborateur » tente de remplacer sont porteurs d’un autre sens. Quand on parle d’employé (forme passive), on cherche l’employeur (forme active) et le lien de subordination redevient visible : https://www.youtube.com/watch?v=36-sGna3XFw