Le CSE s’est réuni ce lundi 23 mars 2020 pour étudier les résultats de l’enquête consécutive au DGI déposé le 13/03/2020 par les élus CGT et du CSE extra du 20/30/20.
Nous avons fait part de nos remarques au fur et à mesure de notre présentation .
En plus des réponses ou commentaires déjà apportés lors des précédentes réunions, la direction a fait quelques timides propositions d’amélioration comme :
- Le don de masques au CHU et à la clinique mutualiste,
- La mise en place d’une cellule psychologique,
- Un engagement à faire une communication sur leur volonté d’étudier au cas par cas la situation des salariés vivant avec une personne identifiée à risque (personne enceinte, diabétiques…),
- L’étude d’un questionnaire type association sportive (une série de questions d’ordre médical : avez-vous de la toux, avez-vous de la fièvre… mais la seule information qui est donnée à l’accueil est le nombre de « oui ») pour toute personne se rendant sur le site,
- L’étude du port du masque obligatoire sur le site…
Pour ce dernier point, le Médecin du Travail a rappelé qu’il y avait une pénurie de masques, qu’elle intervenait maintenant au CHU et qu’à son avis, deux infirmières sur le site en ce moment n’était pas indispensable vu les besoins en personnel de santé à l’hôpital pour lutter contre cette pandémie.
Le directeur du site s’est dit disposé à revoir le contrat avec Actis pour ne garder qu’une infirmière.
Avant de procéder à un vote sur la question « Les mesures prises par la Direction du site de Grenoble permettent-elles de lever le DGI déposé par les élus CGT le jeudi 19/03/2020 à 13h.30 » les élus CGT ont donné cet avis qui se conclue par :
Parce que toutes ces mesures en place ou correctives depuis le dépôt du DGI ne nous semblent pas être de nature à garantir de façon certaine la santé et la sécurité des personnels de l’entreprise mais également du personnel sous-traitant encore présents sur le site, les élus CGT réaffirme que le danger grave et imminent n’a pas disparu et nous recommandons son maintien.
Le vote sur la levée du DGI a donné le résultat suivant :
- Contre la levée du DGI : 6 CGT et 1 CFDT
- Pour la levée du DGI : 3 UNSA et 10 CFE-CGC
- Abstention : 1 CFDT
La CFE-CGC/UNSA étant majoritaire, le DGI a été levé, ce qui a pour conséquence :
- Les salariés ayant à venir sur le site restent exposés à bon nombre de dangers identifiés par l’enquête,
- Une grande partie de personnes côtoyant les salariés de ST Grenoble courent aussi des risques,
- Le droit de retrait attaché à chaque salarié qui se sentirait en danger et qui aurait pu être conforté par ce le maintien de ce DGI, est affaibli (possibilité accrue de contestation par la direction),
- La direction n’est pas tenue à faire des points réguliers sur les mesures prises, les mesures encore à prendre pour encore améliorer la santé et la sécurité de chacun
Au delà des grandes déclarations de la direction, la main sur le cœur, si nous devions résumer sa position soutenue par la CFE-CGC/UNSA, l’objectif de la direction est plutôt:
- Maintenir en priorité l’activité du site en minimisant les risques pris par les salariés
que
- Préserver la santé des salariés pour permettre une bonne reprise de l’activité du site.
Avis de la CGT sur ce DGI :
En maintenant le DGI, les élu.e.s auraient pu contraindre la direction à faire des points réguliers sur les mesures prises ou à prendre pour encore améliorer la santé et la sécurité qui pour nous n’est pas suffisante à ce stade. Le lever revient à laisser la direction agir ou non sans droit de regard, ni contrôle ou participation.
Pour rappel la direction a un devoir de résultat en matière de santé et de sécurité. La bienveillance et les intentions en la matière ne sont pas suffisantes dans un contexte de crise sanitaire majeure.
Au delà de ce DGI :
Plus globalement, la volonté de la direction de maintenir coûte que coûte des activités de production nécessitant le maintien de salariés sur site a pour conséquences, outre celles concernant directement les salarié.e.s :
- L’utilisation massive de matériel de protection et de désinfection (masques, gels…) alors que des services de première nécessité en manquent cruellement (services de soins, Ehpad, caissier.ère.s…
- La circulation de personnes entre leur domicile et leur lieu de travail, ce qui contrevient au choix fait par le gouvernement de limiter au maximum les déplacements et les contacts sociaux.
Malgré la levée du DGI, la direction aurait pu proposer d’associer les élu.e.s à la possible mise en place de mesures supplémentaires, ce qu’elle n’a pas fait : elle n’oublie jamais dans ses communications de mentionner la nécessité d’honorer ses engagements commerciaux, ce qui malgré ses éléments de langage reste la première de ses priorités.
En conséquence, nous, élu.e.s CGT, allons, continuer notre travail d’interpellation des institutions et autorités publiques, de notre CEO, Jean-Marc Chéry, et plus largement de l’opinion publique afin d’obtenir la réduction des effectifs présents sur le site à son niveau minimal le plus strict en vue d’un redémarrage efficace et rapide, de façon à protéger les salariés exposés inutilement sur l’autel de la rentabilité financière..