Quand STM revitalise le bassin d’emplois Grenoble/Crolles…

Le PDVMI de STM oblige l’entreprise à signer avec la préfecture une convention de revitalisation pour compenser la perte des emplois sur le territoire. C’est une obligation légale et définie assez précisément en termes de périmètre et de budget.

La validation de ce projet de convention de revitalisation a été discutée en préfecture le 05 janvier 2017. Etaient présents, des membres du bureau du préfet, de la DIRECCTE, deux élues ou leur représentantes (PS et PC), un représentant de la CFE-CGC, trois de la CGT et des membres du MEDEF.

Que retenir de ce document ?

  • Sur les effectifs : la direction explique que le plan étant basé sur le volontariat, il est impossible de prévoir le nombre de personnes qui vont partir, mais elle fait le postulat que 340 personnes vont prendre le plan d’ici 2018, dont 228 en départ à la retraite et 28 en création d’entreprise. Il reste donc 84 emplois officiellement supprimés. La loi considère que les départs à la retraite non remplacés ne sont pas des pertes sèches d’emplois !!! Pour rappel, entre décembre 2012 et novembre 2016, soit 4 ans, STM a perdu 660 emplois entre Crolles et Grenoble. Soit 1000 emplois sur 6 ans. À comparer aux 84 emplois officiellement perdus…
  • Sur le budget : la loi prévoit 2 fois le SMIC mensuel brut par emploi perdu. Or STM fait un effort considérable en prenant 3 fois le SMIC, ce qui fait un budget total de 370000 €, auquel s’ajoutent environ 20000€ de frais de supervision par Altédia.

4 grands axes sont retenus par STM, mais il est impossible de connaître le mode d’évaluation de ces budgets, ni le mode de calcul du nombre d’emplois équivalents :

  • Une mise à disposition de locaux et services internes de STM à des start-up de la région et/ou des aides directes si ces services ne sont pas disponibles en interne (à condition dans ce cas que ces start-up soient créées par d’anciens salariés de STM et utilisent des composants STM !!!).
    Budget : 123 833 € (admirez la précision !). Cela équivaudrait à 31 emplois sauvés.
  • Une mise à disposition gratuite pour les entreprises de la région du catalogue de formations développé par STM ou de ses « ST schools » dans la limite de 40 jours de formation et de 4 inscriptions aux « ST schools ». Des détachements de ressources de STM vers de entreprises locales (20 jours à 1500€ la journée… ce qui est assez loin des salaires moyens des personnes des sites de Crolles et Grenoble). Et un appui RH aux TPE et PME locales pour un montant de 30 000€, soit un budget total 123833 €
  • Une aide pour le Pôle de Mobilité Régional de 12912 €
  • Une aide de 70000 € pour le programme régional export direct, piloté par le MEDEF pour aider des PME à développer les exportations.

En théorie, l’ensemble de ces mesures ont pour but la création de 84 emplois dans le périmètre de la Métro. En pratique, si certaines mesures peuvent être convaincantes comme la participation aux « ST schools » d’autres comme les aides à des projets externes ou l’ouverture du catalogue de formation ST sont beaucoup plus douteuses. Reste que ce plan ne concerne que 84 emplois, alors que STM a détruit de façon durable près de 1000 emplois en 6 ans.

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